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Emmanuel Cohen, la tête dans le Rouvière

 

Formateur en implantologie

Lorsque nous avons sélectionné nos formateurs pour le Cycle Complet en Implantologie il a fallu décider qui animerait la session au laboratoire d’anatomie de la faculté de Lyon. Après un léger silence, c’est Emmanuel Cohen s’est proposé spontanément. « Je vais le faire : après tout j’anime la session consacrée aux gestes en implantologie, ça me semble normal de poursuivre avec les pièces anatomiques. Et puis je trouve ça passionnant l’anatomie. » Si la chirurgie est au cœur de sa pratique, ce n’est pas un hasard : c’est un vrai projet de carrière depuis le début de ses études.

Emmanuel est né au Maroc en 1967 mais sa famille quitte le pays alors qu’il n’a que 4 ans pour s’installer à Bolbec en Normandie. Petit, il rêve d’être « sportif professionnel » « Quel sport ? Aucune idée, cela importait, peu mais je me voyais vraiment champion de quelque chose. Vélo, football, course à pied ou natation… J’aimais beaucoup l’idée de l’entrainement et de la persévérance ». À la maison en Normandie on a plutôt tendance à mettre en valeur les capacités scientifiques que le milieu sportif, « Mon père était chercheur en physique et ma mère prof d’anglais, alors inutile de te dire que personne chez moi n’a souhaité m’encourager dans mon projet de sportif professionnel » annonce-t-il, hilare.

À l’âge de 17 ans il obtient son bac et quitte la Normandie pour faire ses études à la faculté de médecine Montpellier. « J’ai adoré cette période. J’étais content de quitter la Normandie où je n’avais pas vraiment d’attaches hormis mes parents pour retrouver mon frère à Montpellier (ndlr : plus âgé qu’Emmanuel, son frère étudiait pour devenir cardiologue) et à l’époque la fac de Montpellier c’était un peu le Graal quand tu voulais faire médecine. »

Alors pourquoi chirurgien-dentiste ?

« La chirurgie. J’ai toujours su que je voulais faire de la chirurgie, que j’irai vers ça. Cependant je ne me voyais pas étudier pendant 10 ans. Du coup c’est la chirurgie dentaire qui s’est imposée naturellement. »

Emmanuel fini ses études brillamment et enchaine avec son service militaire au sein des sapeurs-pompiers de Paris. C’est une période durant laquelle il va devoir sortir de sa zone de confort et se confronter à des situations complexes et à l’urgence. « J’exerçais là-bas en tant que dentiste évidemment, mais au milieu des autres médecins et des pompiers. » Il participe ainsi à plusieurs reprises à des interventions diverses chez les victimes, dans la rue ou encore lors d’incendies. « J’ai dû faire face à beaucoup de situations différentes et à l’urgence. J’ai énormément appris : notamment à réagir vite en conservant au maximum de calme et de clarté d’esprit. Ce fut une période très formatrice. »

Une fois ses classes terminées, Emmanuel va faire quelques remplacements et collaborations ici et là mais il a surtout envie de s’installer à son compte dès que possible.

« En 1993, avec un copain on entend parler d’un local assez grand qui répond à nos attentes à Noisy le Grand. On visite, on voit le potentiel du lieu et on décide de se lancer dans ce projet. On partait de zéro et au bout d’un an on s’est retrouvé à travailler tous les deux à temps plein dans le cabinet ».

Pourtant une fois les premières surprises de son installation passées, Emmanuel est repris par ses premières envies « Je faisais ce métier pour la chirurgie, c’était ce qui me motivait depuis le début de mes études. On parlait de plus en plus d’implantologie mais ce n’était pas une discipline aussi populaire qu’aujourd’hui. En fait l’implantologie était un art assez confidentiel réalisé par une pincée de grands pontes. Très clairement quand l’indication d’un implant se présentait : on adressait. »

C’est finalement le sport qui va mettre Emmanuel sur le chemin de l’implantologie en 1998. « Je faisais du foot parce que mes genoux étaient encore jeunes et vaillants dit-il avec un large sourire et j’ai rencontré comme ça Eric Amsellem qui posait des implants depuis un an. Il a eu un impact très fort dans ma vision de cette discipline : il a désacralisé le truc ! C’est vraiment un détail important pour moi et j’essaye d’aller dans ce sens lorsque je forme de jeunes praticiens à l’implantologie. On a commencé à bosser ensemble sous la forme bien connue aujourd’hui de ce qu’on appelle le tutorat et j’ai débuté en implantologie comme ça. J’ai suivi une formation au collège français d’implantologie par la suite en poursuivant avec lui et peu à peu j’ai commencé à me lancer seul au cabinet. »

L’intégration de l’implantologie est une nouvelle étape pour le Dr. Cohen. Il quitte son association en 2001 pour s’installer seul dans un cabinet qui sera aménagé de façon à donner plus de confort à sa pratique en chirurgie.  

Les deux premières années les chirurgies restent relativement espacées dans le planning du Dr. Cohen. « Au départ je devais faire entre 10 et 20 implants par an. Je transformais toute ma salle en bloc opératoire, je réservais une matinée entière dans mon agenda pour la pose d’un implant. Avec le recul c’était vraiment tout un cérémonial pour rassurer mon patient, mon assistante et surtout moi-même je crois. Quelque part c’était très encombrant comme procédure dans ma routine d’omnipraticien. Il m’a fallu un peu de temps et d’aménagement pour l’intégrer complètement comme un acte routinier de mon exercice. Les patients aussi ont changé leur regard sur cette possibilité dans leur plan de traitement. Aujourd’hui au cabinet, un implant c’est un soin comme un autre : ce n’est plus un évènement. »

Si sa pratique se développe assez naturellement, je lui pose plusieurs questions sur le développement de son activité implantaire.

Comment développer sa pratique en implantologie ? Comment faciliter l’intégration de l’implantologie dans son cabinet dentaire ?

« Il y a eu plusieurs éléments. Progressivement j’ai pris en charge des cas un peu plus complexes, et puis encore un peu plus complexes : ça m’a obligé à me replonger dans mes cours d’anatomie, à aller chercher l’info. À l’époque on n’avait pas la masse d’informations et de vidéos gratuites comme aujourd’hui grâce à internet. J’ai repris mon bon vieux Rouvière et je suis allé emprunter des cassettes à Garancière pour visionner des vidéos : j’y ai passé des heures. Sans un minimum de bases et d’intérêts pour l’anatomie on va rester très limité dans sa pratique. Et puis j’ai toujours aimé sortir de mon cabinet : aller à une conférence, participer à une formation, refaire cette formation quelques années plus tard, échanger avec des confrères sur mes cas, sur les leurs… Il faut sortir de son cabinet et profiter des partages d’expériences.

Ensuite j’ai évité de faire l’économie de la facilité. Dès que j’ai pu j’ai investi, j’ai changé de cabinet, j’ai déménagé ensuite à Paris… Il me fallait un bloc opératoire ou du moins une salle spécifiquement conçue et dédiée à la chirurgie. C’est en fait très simple, une fois la chir terminée, la salle d’implantologie est automatiquement préparée à repartir avec un nouveau patient. De la sorte la pose d’implant n’a rien de particulier dans mon planning, je peux l’intégrer absolument quand je veux. C’est la même chose pour les instruments et le matériel : travailler avec une empreinte optique et des iPhysio® par exemple c’est un confort indéniable pour le patient, pour mon équipe, pour le laboratoire et donc un énorme bénéfice de temps et de sérénité pour moi. »

Pose d'implants dentaire en salle de chirurgiePose d’implants dentaire en salle de chirurgie avec le Dr. Emmanuel Cohen

L’expérience du formateur en implantologie

L’expérience et la pratique prennent un sens différent lorsqu’il s’agit de les partager. Je lui pose la question : pourquoi avoir eu envie de devenir formateur ?

« Bien sûr c’est super agréable et on n’a rien à perdre à partager, transmettre quelque chose que je connais ne me lèse de rien. Ensuite parce que ça force à une discipline que j’aime bien : quand tu formes tu es obligé d’être organisé et rigoureux pour arriver à transmettre l’information de sorte qu’elle soit intégrée. Donc moi aussi j’en retire un bénéfice, puisque j’ai besoin d’être sûr que ce que je raconte est clair, compréhensible et établi. Du fait, ça me permet de me maintenir à flot, de ce qui se pratique, de ce qui ne se pratique plus ou moins : en fait ça m’oblige à rester bien formé dans mon métier. C’est un peu comme le sport, on ne s’inscrit pas à une compétition sans s’entrainer avec assiduité. »

Je lui fais remarquer qu’entre le triathlon qu’il aime pratiquer, le cabinet, les formations qu’il donne et celles qu’il aime suivre, il garde un rythme ultra-sportif.

« Tant que ça me plait, ça me va. J’aime bien aussi regarder des cas intéressants sur certains groupes Facebook comme « les omnis-spécialistes », je me retrouve bien dans cette dénomination. Aujourd’hui quand je vais travailler je me dis que je suis chanceux : je travaille dans un environnement qui me convient et que j’ai entièrement organisé pour ma pratique. Mon associée et moi sommes très complémentaires dans nos pratiques et nous nous entendons à merveille dit-il en riant puisque c’est son épouse. Nos assistantes sont impliquées et nous nous impliquons dans leur formation, c’est une belle équipe. »

C’est souvent comme ça qu’il est perçu par les participants Emmanuel, dynamique et percutant en formation mais toujours pertinent dans son approche. Ce qui nous touche le plus c’est de voir comment en quelques jours il les fait passer d’une notion très théorique à la prise en charge concrète d’un cas implantaire. Avec dynamisme et pertinence.

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